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le blog de pitrusse II
8 janvier 2016

Communication décevante

Si je n’aime pas spécialement communiquer, c’est parce que les réactions sont souvent très décevantes. Surtout celles des parents, je crois. Quand j’étais petite, je ne pouvais pas dire un seul truc à propos de l’école sans me prendre un « Et sinon, t’as eu des notes? ». Voilà, c’est tout ce qui les intéresse. Evidemment, mes notes n’étant jamais mirobolantes, j’évitais de m’en vanter. Surtout que la seule fois où je l’ai fait (j’avais eu un 20/20 en primaire, je trouve qu’il y avait de quoi être fière quand même), mon père m’a rabaissée directe en disant que ça avait été un contrôle facile puisque tout le monde avait eu des bonnes notes. Va avoir confiance en toi et tes capacités après ça. Fin, je ne sais pas mais il me semblerait plus normal de féliciter et encourager mais bon, je ne suis pas un parent alors je ne peux pas comprendre.


Ce qu’il y a de génial, c’est qu’un jour, on devient grand, et on finit par quitter l’école. Adieu les questions chiantes, inutiles et embarrassantes.
Oui mais non, en fait. Le travail remplace l’école. Et c’est là que tu comprends qu’on ne cessera en réalité jamais de te poster ce genre de questions connes. Mon père passe son temps à me demander si « Ils ont une mission pour toi? ». Genre tout le temps, dès que je parle de ma boîte d’intérim, de ma conseillère, etc. Je comprends l’intérêt, bien évidemment, mais je le prendrais un peu moins mal si je ne sentais pas qu’il n’en a rien eu à foutre de ce que j’ai pu lui dire. Je viens de recevoir mon salaire de janvier, salaire plutôt énorme alors que je n’ai travaillé que 8 jours. Evidemment, avec les congés payés et les indemnités de fin de mission, ça s’explique bien. Je vois mon salaire, je me réjouis, et dans un élan de je ne sais trop quoi, je l’annonce à mon père, en souriant. Pas vraiment de réaction, à part « Et ils n’ont pas de missions pour toi? ». Sourire envolé, un laconique « non » en guise de réponse, et retour dans ma chambre, à défaut d’avoir une grotte où me cacher jusqu’à la fin de mes jours. Sérieusement, à chaque fois que j’ai un travail, je leur dis directement, alors à quoi ça sert de me poser la question, à part pour me démonter le moral?


Quelle que soit l’annonce que je peux vouloir faire, il gâche tout. Toujours. Je me souviens quand mon foyer à Paris m’avait proposé un studio, pour moi toute seule. J’étais folle de joie. Je lui ai téléphoné pour lui dire la bonne nouvelle et « Ah ouais mais faut faire attention par rapport au trajet jusqu’à ton travail, blablablabla ». Je me souviens nettement avoir raccroché après un faible « au revoir », toute joie disparue, pas loin de pleurer en me demandant pourquoi il devait systématiquement démolir chaque moment de bonheur que je pouvais avoir. Non pas que ça soit volontaire, mais c’est comme un réflexe, et je suppose qu’il ne s’en rend pas compte une seule seconde.


Du coup je leur parle très peu, et dès qu’ils me posent une question qui m’emmerde, je soupire parfois un peu fort, ce qui les fait chier « On peut jamais te parler! » Bah vu les réactions de merde, non effectivement, vaut mieux pas.

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